Rennes : une nouvelle halle expérimentale pour les sciences de l’environnement
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Décrire les impacts du changement climatique, des usages des sols et de la pollution sur l’évolution des paysages, des ressources en eau et de la biodiversité grâce à l’expérimentation. Voici l’objectif de la nouvelle halle expérimentale de l'Observatoire des sciences de l’Univers de Rennes (CNRS/Université de Rennes/Université Rennes 2), inaugurée ce lundi 10 juin 2024. Ce nouveau bâtiment permettra de concevoir des dispositifs expérimentaux innovants entre la « paillasse » et l’observation sur le terrain, afin de se rapprocher au plus près des conditions du milieu naturel tout en contrôlant certains paramètres.
L’Observatoire des sciences de l’Univers de Rennes dévoile un beau cadeau pour ses 15 ans : une nouvelle halle dédiée à l’expérimentation en sciences de l’environnement de 600 m2.
Elle sera inaugurée ce lundi 10 juin 2024, sous le marrainage de Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, en présence de :
- David Alis, président de l’Université de Rennes,
- Sophie Ayrault, directrice adjointe scientifique de CNRS Terre & Univers et Gilles Pinay, directeur adjoint scientifique de CNRS Ecologie & Environnement
- Gaïd Le Maner – Idrissi, vice-présidente recherche et valorisation de l’Université Rennes 2
- Florent Guhl, président du Centre Bretagne-Normandie INRAE
- Alessia Lefébure, directrice de l’Institut Agro Rennes-Angers
- Isabelle Pellerin, vice-présidente Enseignement supérieur, recherche et innovation de Rennes Métropole
- Marc Hervé, conseiller départemental délégué aux fonds européens, aux CPER de l’enseignement supérieur et de la recherche du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine
- Olivier David, vice-président Vie étudiante, enseignement supérieur et recherche de la Région Bretagne
- Robin Lagarrigue, secrétaire général adjoint de l’académie de Rennes, en charge de l’enseignement supérieur, des infrastructures et de la modernisation et Conseiller enseignement supérieur auprès de Monsieur le Recteur.
L’originalité de cette halle réside dans la dimension de ses salles, suffisamment vastes pour reproduire le fonctionnement des environnements naturels en conditions contrôlées. Un exemple, unique en Europe : l’une des salles dispose de forages de grande profondeur dont la tête est installée dans une salle de 10 m de haut. Cela représente 110 mètres ou presque entre le fond du forage et le plafond de la salle : une distance idéale pour concevoir de nouveaux instruments d’analyse et de caractérisation des circulations et des ressources en eaux souterraines.
La halle fournit ainsi de nouveaux moyens de stockage et d’appui pour les observations de terrain réalisées en Bretagne, sur des sujets tels que la qualité de l’eau, la biodiversité des plantes et des insectes, le stockage de carbone dans les tourbières, les échanges de gaz à effet de serre entre le sol, les plantes et l’atmosphère, ou la restauration des cours d’eau et des écosystèmes aquatiques. Le nouveau bâtiment héberge aussi l’un des plus grands microtomographes du grand ouest destiné à pouvoir imager en 3D, grâce aux rayons X, des structures micrométriques. Ce type d’instrument permet par exemple de réaliser des expériences en temps réel dans des milieux opaques pour mieux comprendre la migration des fluides et des gaz dans les roches, pour l’analyse de la circulation des polluants. Ces espaces ont été conçus en premier lieu pour les unités de recherche rennaises, en permettant notamment à trois projets financés par le Conseil européen de la recherche (ERC) de se déployer, mais ils seront ouverts aux équipes de recherches nationales et internationales afin de leur permettre d’exploiter les caractéristiques uniques de ces équipements, qui feront rayonner la recherche bretonne en environnement.
La demande sociétale est forte pour que la recherche académique fournisse des résultats et scénarios permettant d’éclairer les choix en matière de développement durable des territoires. Cette halle vise à répondre à ces attentes en favorisant le développement d’approches expérimentales qui permettent de comprendre et prédire des phénomènes environnementaux complexes, de la réponse des écosystèmes aux changements globaux, à la circulation des eaux souterraines, en passant par la microbiologie des sous-sols.
Financée grâce au concours de l’Europe (568 000 €), de l’Etat (1 685 000 €), de la région Bretagne (382 000 €), du conseil général d’Ille-et-Vilaine (275 000 €) et de Rennes Métropole (275 000 €), dans le cadre du Contrat Plan État Région, elle symbolise l’engagement des collectivités territoriales, de l’État et de l’Europe pour une recherche en environnement de premier plan. Une attention particulière a été portée à l’empreinte environnementale du bâtiment, construit en ossature bois et isolé en produits biosourcés.