Une fête de la science sous le signe de l’inclusivité
La fête de la science offre chaque année de nombreuses activités de vulgarisation, allant de l’atelier pratique aux conférences. Pour l’édition 2021, la délégation Bretagne et Pays de la Loire du CNRS a axé ses interventions autour des questions de handicap, avec notamment un parcours sensoriel pour des enfants déficients visuels.
Pour la Fête de la science 2021 à l’Espace des sciences de Rennes, la délégation Bretagne et Pays de la Loire du CNRS a tenu le 8 octobre une journée sous le signe d’une science accessible. Si l’on retrouvait des actions de vulgarisation à destination du grand public, cinq laboratoires ont proposé à des jeunes atteints de déficiences visuelles des activités qui sollicitent leurs autres sens. Ces élèves ont disposé de deux heures pour suivre trois des cinq ateliers disponibles.
« Les coordinatrices de la fête de la science souhaitaient également se placer dans une démarche inclusive, souligne Emmanuelle Ferré, du service RH de la délégation Bretagne et Pays de la Loire. Nous avons donc été très bien accueillies après avoir frappé à leur porte avec nos propositions. » Une douzaine d’enfants, du Centre Angèle Vannier de Rennes, ainsi qu’une quinzaine d’élèves de l’unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) du collège des Ormeaux ont ainsi été conviés.
Un collectif du Centre de recherche en archéologie, archéosciences, histoire (CReAAH, CNRS/Université Rennes 1/Le Mans Université/Université Rennes 2/Université de Nantes/Ministère de la Culture), a par exemple préparé un stand avec quatre ateliers sensoriels complémentaires. Les jeunes pouvaient y manipuler des objets archéologiques en pierre, en céramique et en métal, ainsi que des restes d’animaux terrestres et marins. Ces artéfacts se prêtent bien à l’exercice, puisque les toucher donne déjà beaucoup d’informations sur leur classification. Dans certains cas l’ouïe, voire le goût et l’odorat, est aussi sollicitée en archéologie.
« Le handicap ne doit pas bloquer les jeunes qui souhaiteraient faire un métier scientifique, souligne Marie-Yvane Daire, directrice du CReAAH. Il y a bien sûr des incompatibilités, mais aussi beaucoup de possibilités. Dans mon laboratoire, six de mes collègues sont en situation de handicap avec chacun une problématique différente. »
En plus de ces ateliers, les élèves ont pu échanger en visioconférence avec Angèle Pillot, doctorante au laboratoire Ambiances architectures urbanités (AAU, CNRS/École centrale de Nantes/ENSA Nantes/ENSA Grenoble), qui leur a présenté son parcours (voir son portrait sur le blog RH du CNRS). Elle travaille sur la question du sens des masses, qui est la capacité de certaines personnes, principalement non voyantes, à percevoir des volumes et des obstacles sans utiliser leurs yeux. Parfois rapproché de l’écholocalisation des chauves-souris, ce sens peut participer à notre palette d’impressions lorsqu’on se trouve à l’intérieur d’un bâtiment ou dans un extérieur très construit.
« Mieux communiquer sur le handicap dans l’environnement de travail fait partie de nos missions, conclut Nadine Le Ludec, conseillère ressources humaines à la délégation Bretagne et Pays de la Loire du CNRS. Des actions comme notre participation à la fête de la science correspondent à la politique nationale du CNRS pour favoriser l’insertion des personnes en situation de handicap. »
Ont également participé des membres de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR, CNRS/INSA Rennes/ENSC Rennes/Université Rennes 1), du laboratoire Écosystèmes, biodiversité, évolution (ECOBIO, CNRS/Université Rennes 1), de l’Institut des sciences mathématiques de Rennes (IRMAR, CNRS/INSA Rennes/ENS Rennes/Université Rennes 2/Université Rennes 1) et du Laboratoire d’acoustique de l’Université du Mans (LAUM, CNRS/Le Mans Université).