SurfactGreen : de la recherche fondamentale aux cosmétiques biosourcés. Trois questions à Thierry Benvegnu

Entretien Chimie

Thierry Benvegnu, chercheur de l'ENSC Rennes à l'Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université de Rennes/ENSC Rennes), développe des tensioactifs issus de matières premières végétales afin de remplacer les matériaux d’origine pétrolière utilisés traditionnellement par l’industrie chimique. Ceci afin de réduire l’impact environnemental de produits d’usage quotidien. En 2016, il a co-fondé l’entreprise SurfactGreen qui commercialise et développe ces alternatives vertes.

Comment êtes-vous arrivé au domaine de la chimie verte ?

Recruté à l’Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes (ENSCR), j’ai intégré un laboratoire de l’Institut des sciences chimiques de Rennes afin de trouver des alternatives aux produits de l’industrie pétrochimique qui présentent souvent un degré de toxicité et sont peu biodégradables. Très vite, avec mon équipe, nos recherches se sont portées sur les tensioactifs couvrant une large gamme de produits comme les cosmétiques, les détergents ou les peintures. Nous voulions mettre au point des procédés respectueux de l’environnement, peu coûteux en énergie, générant le moins de déchets possible. Ces recherches ont abouti à une quinzaine de brevets. Par exemple, à partir d’un résidu de la betterave à sucre, nous avons développé des surfactants cationiques qui peuvent être utilisés dans des démêlants pour cheveux, des adoucissants pour le linge et d’autres applications. À titre personnel, j’avais le goût pour l’innovation et la valorisation et j’ai voulu porter ces travaux jusqu’à l’étape de la production industrielle.

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