Nucléaire : vers une solution durable pour immobiliser un sous-produit radiotoxique
Dans le domaine de l’industrie nucléaire, l’immobilisation du radioisotope 129 de l’iode, un sous-produit radiotoxique présent dans les eaux de surface proches des usines de retraitement des combustibles usés, est un enjeu majeur pour l’environnement.
Des chercheurs du Laboratoire de planétologie et géodynamique (LPG, CNRS/Université de Nantes/Université d'Angers), en collaboration avec l’Institut des matériaux Jean Rouxel (IMN, CNRS/Université de Nantes) et le Laboratoire de physique subatomique et des technologies associées (SUBATECH, CNRS/Université de Nantes/IMT Atlantique - Institut Mines-Télécom), ont mené des récentes recherches pour développer une solution durable. L'utilisation de verres aluminoborosilicatés représente un bon compromis pour de nombreux radioisotopes mais ne semble pas adéquate pour le radioisotope 129 en raison de sa volatilité à haute température dans le processus de vitrification actuel.
Dans cette étude expérimentale, les chercheurs ont utilisé des conditions de haute pression (1,5 GPa) pour augmenter de plusieurs ordres de grandeur la solubilité en iode dans des verres aluminoborosilicatés par rapport à la synthèse à pression atmosphérique à 1 bar. Les résultats de cette étude montrent que l'utilisation de la haute pression semble être une solution fiable pour dissoudre une grande quantité d'iode dans une matrice vitreuse.
Les chercheurs ont observé que l’iode semble bien plus solubilisé dans les verres riches en sodium que dans ceux riches en calcium ; et que la solubilité de l'iode dans les verres est beaucoup plus élevée lorsque l’iode est présent sous sa forme oxydée (le 5+ spécifiquement) plutôt que réduite.