Les eaux de Mars…
Depuis les années 1970, une kyrielle de satellites artificiels imagent la surface de Mars, à la recherche de traces d'eau, d'environnements potentiellement favorables au développement de la vie et, plus récemment, de sites favorables à la future colonisation humaine. Mars ne manque pas d'eau et n’en a pas manqué par le passé : on le subodorait depuis près d'un demi-siècle.
L'eau est actuellement essentiellement emmagasinée soit sous forme de glace dans les calottes polaires et une partie du sous-sol des latitudes septentrionales et australes, soit sous forme de vapeur dans les nuages d’une atmosphère ténue. Occasionnellement, et de façon éphémère, l'eau liquide provenant de la fonte de glace piégée dans le sous-sol peut être libérée formant des ravines. Aux moyennes latitudes, les ravines seraient remodelées par la sublimation saisonnière de glace carbonique piégée dans le sol provoquant des écoulements furtifs de débris.
Il y a un peu plus de trois milliards d'années, l'eau liquide s'écoulait dans des chenaux peu profonds incisant les ejecta entourant les cratères d'impact météoritique ou à la surface de cônes alluviaux comme l’attestent l’érosion et le dépôt de matériaux granulaires. L'âge d'or des rivières et des lacs martiens, voire d'océans, se situe entre trois et quatre milliards d'années : réseaux de vallées profondes ramifiées dans lesquelles des rivières permettaient de transporter et déposer des sédiments arrachés au sommet des reliefs (volcans et remparts de cratères d'impact) vers des plaines alluviales et des lacs formant des deltas et des dépôts lacustres. Tous ces éléments témoignent d'un cycle de l'eau liquide à la surface de Mars avec précipitations, ruissellement, infiltrations, évaporation…