Deux commissions de l’IRISA récompensées pour leur impact positif sur les carrières des femmes en informatique
Ces cinq dernières années, l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA - CNRS/Université de Rennes 1) a forgé un environnement favorable pour les femmes de son laboratoire. En cause : deux commissions dédiées aux enjeux de parité et de prévention contre le harcèlement, qui sont récompensées pour leurs actions par le prix Minerva Informatics Equality Award. Retour sur les origines et les projets portés par les chercheuses et chercheurs de ces comités.
Le 25 octobre 2022, les commissions « égalité femmes-hommes » et « non au harcèlement » de l’IRISA et du centre Inria de l’université de Rennes ont reçu le prix Minerva Informatics Equality Award. Une récompense européenne qui salue les pratiques d'instituts de recherche et de laboratoires qui ont eu un impact positif pour les carrières des femmes en informatique. Mais en quoi consistent ces deux initiatives réussies ? Pour le comprendre, revenons en 2017, à quelques mois de la création de la commission « égalité femmes-hommes ».
À l’origine, un constat d’Anne Siegel, ancienne responsable de la commission parité de l’IRISA : « J’ai réalisé que sur une quarantaine d’équipes de recherche, seules trois ou quatre étaient dirigées par des femmes dans mon laboratoire. J’avais un gros sentiment de solitude et d’isolement. J’ai donc interpelé le directeur de l’IRISA qui m’a alors demandé de proposer des actions pragmatiques ». La chercheuse s’entoure d’autres personnes intéressées et concernées. Ensemble, elles mettent en place un plan de politique parité ambitieux qui est validé par le conseil du laboratoire. Beaucoup de recherches, de discussions et un quiz plus tard, la commission égalité est lancée. « On a eu la chance d’avoir affaire à une direction bienveillante qui a mis au défi nos idées tout en nous soutenant », renforce la chercheuse.
Depuis sa création, cette commission d’une quinzaine de personnes a évolué au gré des retours de terrain et des propositions des membres du laboratoire. Elle se décompose désormais en cinq grandes catégories d’actions visant à animer, sensibiliser et plus largement d’échanger autour de la place des femmes dans la recherche. Côté animation, elle organise, par exemple, les séminaires fifty/fifty. Cet événement trimestriel donne la parole à des intervenantes et intervenants d’autres horizons scientifiques sur les questions de parité en science. Une partie dédiée à la médiation scientifique vise, quant à elle, à tacler les préjugés de genre sur l’informatique auprès des collégiennes et collégiens.